Texte et mise en scène : Wajdi Mouawad
Distribution : Annick Bergeron, Eric Bernier, Gérald Gagnon, Reda Guerinik, Andrée Lachapelle, Marie-Claude Langlois, Isabelle Leblanc, Isabelle Roy, Richard Thériault
Le début d'Incendies est peut-être la mort de cette femme qui, il y a longtemps déjà, a décidé de se taire et n'a plus jamais rien dit. Plus rien dit du tout. Cette femme s'appelle Nawal et elle sera enterrée bientôt. Incendies est alors l'histoire de Jeanne, l'histoire de Simon et d'une lente remontée le long du fil acéré de la vie de leur mère pour trouver les fondements sur lesquels se sont édifiées leurs existences. Incendies commence peut-être par cette très jeune fille qui, à peine sortie de l'enfance, vient de tomber tête première dans sa vraie vie et porte en elle un amour adolescent et un enfant.
Cette très jeune fille s'appelle Nawal. Incendies serait alors son histoire et celle d'un acharnement à lire, écrire, et penser pour donner un sens à ce qui la dépasse. Peut-être notre histoire commence-t-elle par un territoire déchiré par une guerre civile et occupé par une armée ennemie. Incendies serait alors l'histoire d'une résistance.
Ces trois histoires sont intimement liées par un centre névralgique douloureux, un cri déformé, un acte de création dévié. Incendies suit en parallèle chacune d'elles, car chacune trouve sa source dans l'autre. Incendies est ainsi l'histoire de trois histoires qui cherchent leur début, de trois destins qui cherchent leur origine pour tenter de résoudre l'équation de leur existence et tenter de trouver, derrière la dune la plus sombre, la source de beauté. Interrogeant le sens de la filiation, du destin, du pardon, Incendies aborde le thème de la famille comme le noyau central de nos douleurs les plus ancestrales et termine l'odyssée.